Nous sommes installés sur la ferme familiale depuis 1984 et, en 2001, nous avons converti l’exploitation en agriculture biologique. Notre fils nous a rejoint depuis 2016, à mi- temps, tout en étant pompier volontaire. Ensemble, nous produisons du blé, de l’orge, du sarrasin, de la cameline, des lentilles vertes, des pois chiches, des haricots secs, des pois cassés et du quinoa, mais aussi de la luzerne pour l’alimentation animale. La ferme se situe sur un plateau séchant entre deux vallées dans la commune d’Etampes, sans irrigation.
Depuis quelques années, les aléas climatiques compliquent nos méthodes de travail, d’où l’intérêt pour nous de cultiver des plantes moins gourmandes en eau comme les légumes secs. Ces cultures ont l’avantage d’apporter et de fixer l’azote dans le sol, permettant à la culture de l’année suivante de bénéficier de cet élément nécessaire à sa croissance.
Toute notre récolte était livrée à des coopératives ou des transformateurs, et c’était frustrant de ne pas aller plus loin dans la transformation et la commercialisation pour se rapprocher des consommateurs. En 2016, nous avons décidé de faire du circuit court en proposant directement notre production de légumes secs (lentilles vertes, pois chiches, pois cassés, haricots) et du quinoa.
C’est un ami maraîcher qui a convaincu mon mari de proposer une partie de nos récoltes aux AMAP… Le métier d’agriculteur est un métier de solitaire et il ne se rendait pas compte à quel point le contact avec les consommateurs était important, à quel point il avait besoin de savoir que l’on aimait ses légumes… En fait, une forme de reconnaissance qui donne du sens à son travail…
C’est également la venue de notre fils qui nous a permis de développer le circuit-court en proposant directement notre production de légumes secs aux AMAP (lentille verte et pois chiche dans un premier temps). Son intégration à la ferme nous a permis de rendre cette démarche possible car cela nécessite de nombreuses heures de travail supplémentaires. Nous proposons actuellement, en plus des lentilles et pois chiches, des pois cassés, des haricots blancs et rouges et du quinoa blanc. Il est important de préciser, concernant le quinoa, qu’il est nécessaire de bien le laver plusieurs fois afin d’éliminer la saponine (produite naturellement par la plante) qui lui donne de l’amertume.
Nous avons le projet d’améliorer nos conditions de travail en nous équipant de nouveaux matériels pour le triage, le séchage et l’ensachage qui, actuellement, sont effectués par des sous-traitants… Cela nous permettrait d’être plus autonomes et non tributaires de la disponibilité de chacun… A l’exception de la lentille qui nécessite un tri plus important permettant de supprimer graines d’adventices, terre, petits cailloux et insectes (bruches) et dont les trieurs sont trop onéreux (séparateur, table densimétrique, trieur magnétique et trieur optique), nous pourrions ainsi maîtriser le tri, le séchage et l’ensachage. Ce dernier poste est déjà effectué par nos soins mais chez un agriculteur équipé du matériel nécessaire. Ainsi, nous gagnerons du temps en supprimant les déplacement et réduirons les frais de carburant et d’impact écologique… Des décortiqueuses nous permettraient également de « casser » nos pois pour qu’ils deviennent « pois cassés » et de transformer des lentilles en « lentilles corail »…
Les pois chiches, les haricots secs et les pois cassés (pour ce dernier, les avis sont partagés…) nécessitent une durée plus ou moins longue de trempage. Nous proposons régulièrement des recettes « testées et approuvées » afin de vous aider à varier les multiples façons de cuisiner nos productions.